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Un article rédigé par Yvette Canal

CD : Jean Françaix (1912-1997) - Le Gay Paris !

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Voici une seconde chance de se rattraper pour ceux qui ont manqué le triple CD de musique de chambre de Jean Françaix paru chez ce même label en début d’année (INDE 043) ou la délicieuse « Balade Impressionniste » (INDE 014), parue en 2010 et sur laquelle il y avait déjà la fameuse Sonatine de 1975 pour trompette et piano. Cela dit, soit dit entre nous, si vous les avez manqués, ils sont toujours au catalogue et Jean Françaix est un si grand monsieur qu’on peut se permettre un doublon dans sa discothèque.

Le CD commence par le Gai Paris, de 1975, avec Eric Aubier à la trompette et l’Octuor à vent de Paris sous la direction de Philippe Cuper. Une œuvre gaie et simple, quoique non dénuée de difficultés techniques, qui est bien dans l’esprit du compositeur de la musique des films de Sacha Guitry. Sans doute, Jean Français, qui, hormis l’Apocalypse selon St Jean, n’a pas composé de musique sacrée et a préféré la musique profane, a-t-il souffert de l’ostracisme du beau monde et des chapelles snobs qui préfèrent une messe inécoutable qu’un air à danser de qualité. Comme si la musique devait être une pénitence.
Le deuxième morceau, le concerto pour clarinette de 1967, a été enregistré, lui, en 1992 et c’est Jean Françaix lui-même qui dirigeait l’Orchestre de Bretagne, Philippe Cuper étant le soliste. Un « concerto diabolique à jouer », selon les dires mêmes de son auteur. Et c’est vrai. Une musique vertigineuse et amusante, joyeuse et pétillante.
Vincent Lucas, à la flûte et Laurent Wagschal au piano interprètent ensuite le Divertimento de 1955, une sorte de suite néo-classique dans le style de Poulenc, Ravel ou Milhaud. Puis vient la fameuse Sonatine pour trompette et piano de 1975, jouée par Eric Aubier (tp) et Pascal Gallet (p), ceux-là même qu’on avait entendus sur le même air dans la « Balade Impressionniste » (INDE 014). Vient ensuite le Thème et Variations pour clarinette et piano, un document de 1974, avec le compositeur lui-même au piano et Jean-Louis Sajot à la clarinette. Une pièce de concours utilisant une tessiture allant jusqu’aux « cimes stratosphériques ».
De nouveau avec Laurent Wagschal au piano, voici Nicolas Prost, au saxophone alto pour Cinq Danses exotiques, pambiche, baiao, mambo, samba et très primesautier merengue de près de neuf minutes et non de trente-deux secondes comme annoncé sur le livret, transcrites en 1961 (ou 1962 ?) à partir des danses exotiques pour deux pianos de 1957.
Le CD se clôt avec le Divertimento pour basson et quintette à cordes de 1942, joué par l’Octuor de France , avec Lola Descours au basson. Une œuvre superbe, typique du style de Jean Françaix, c’est-à-dire profonde et lyrique, mais ne se départant jamais de ses pointes d’humour ni de sa légèreté.

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Photos de Jean Francaix